Gino Sitson, un vocaliste, un compositeur et musicologue camerounais est un exemple même de persévérance et d’abnégation. Il a obtenu il y a un mois, le 27 juin dernier, la mention très honorable à sa thèse de doctorat sur le thème : Transmission de deux valeurs esthétiques dans le Gwoka, genre musical guadeloupéen : le « santiman » et la « lokans » de l’université de Paris Sorbonne. Ambassadeur de bonne volonté pour l’Unicef, il vient en aide aux enfants rues. C’est un homme riche de culture que nous rencontrons pour qu’il nous édifie sur cette thèse qui honore le Cameroun tout entier.Rencontre avec notre docteur en musicologie.
Vision Artistik : Tu as reçu ( 27Juin 2017) dernier, une mention très honorable pour ton doctorat en musicologie Université Paris-Sorbonne, comment tu te sens?
Gino Sitson : Je me sens comblé, comme toute personne qui vient d’obtenir un bon résultat. C’est l’aboutissement d’un dur labeur et le début d’une nouvelle aventure.
Vision Artistik : Qu’est-ce que ça signifie être doctorant en musicologie?
Gino Sitson : Être doctorant en musicologie implique de se consacrer, des années durant, à la recherche scientifique dans le domaine de cette discipline. Cela suppose de définir un terrain, des outils de recherche, une méthodologie, de mener à bien diverses tâches complémentaires. Enquête, entretiens, observations, lectures, réflexions, écriture… Toute personne qui a fait une thèse vous dira qu’il faut un certain courage pour arriver au terme de cette belle aventure, qui est aussi une épreuve.
Vision Artistik : En tant que musicologue quels sont les missions qui te sont assignés désormais? Qu’est qui change dans ta carrière d’artiste?
Gino Sitson : Il n’y a pas de missions à proprement parler. Il s’agit de poursuivre de nouvelles explorations en tant que chercheur et d’approfondir le travail que j’ai commencé il y a quelques années. En ligne de mire, se profilent la rédaction d’articles scientifiques et d’ouvrages, la participation à des colloques… Je ne sais pas encore avec précision ce qui va changer dans ma carrière d’artiste mais il est clair que j’ai franchi une nouvelle étape. Et que le fait d’avoir fait une thèse de musicologie aura des incidences. Je pense que tout est inter-relié.
Vision Artistik : Tu es le premier Camerounais recevant ce titre à La Sorbonne, comment cette expertise peut-elle être mise au profit de la musique camerounaise?
Gino Sitson : Cette expertise peut être mise au profit de la musique camerounaise à travers les échanges, les séminaires, les colloques, des écrits… Transmettre est quelque chose de très important à mes yeux.
Vision Artistik : Quels sont tes projets après ce doctorat ?
Gino Sitson : La préparation de mon huitième album, dont la sortie est prévue en 2018. Des tournées. La rédaction de quelques articles scientifiques portant sur la voix. La publication de la toute première bibliographie commentée de la musique guadeloupéenne (1635-1848) dont je suis l’auteur, prévue dans les semaines qui viennent.
Ce qui est plus interessant encore avec lui, c’est la façon avec laquelle il transmet son savoir lors des multiples session de musicologie.
Apercu d’une restituion de séance de travail ( vocal master)
Au-delà de cette facilité à partager son savoir, je vous invite à écouter ce chef-d’oeuvre pour ma part! Merci Gino pour tant de générosité.