Il y a quelques temps je me suis décidé à me lancer dans le management artistique, beaucoup de mes connaissances m’ont encouragé en me rappelant que je mettais les pieds dans un monde de loup !
Ont-ils eu tort de me le dire ? Je ne sais pas encore. Ma décision étant prise je me lance dans la recherche des formations, des ateliers des séminaires, de la documentation sur le droit d’auteur, sur le management, sur l’édition, sur les pièges à éviter dans un contrat…….deux mois plus tard je tombe sur cette affiche……BINGO
! #BimstrFormationDejeuner
Bimstr qui organise un atelier avec en tête de mire Blick Bassy, artiste dont je suis en douce l’évolution depuis plus de 8 ans, Tony Mefe directeur scène d’Ébène, que j’ai découvert en travaillant aux côtés de Armand Biyag et dont je suis méticuleusement ses projets artistiques, à la limite je couvre presque toutes ses scènes ( bon il ne sait pas donc ne le lui dites pas) je prépare déjà l’avenir de ça !Rire. En troisième tête d’affiche Anicet Nemani de Bimstr que je connais juste de nom grâce à Didier Kouamo qui ne dort presque plus à force de m’avoir dans les pattes, car, je pense que son expérience en management est un exemple pour moi!
L’atelier en lui-même
Voilà donc que samedi dernier, me voilà paré pour aller en cours ( Bloc note, enregistreur, appareil photo……Dont j’ai laissé carrément la batterie en charge krkrkrkrk). Avant de m’y rendre, petit stop pour ma visite médicale qui malheureusement traîne un peu plus que prévu et du coup, j’arrive 1h plus tard ….. Bien évidemment, ils avaient déjà commencé ! Oh vache !
Bref, j’arrive et première impression, je reconnais quelques managers présents, quelques acteurs de culture et quelques artistes et quelques blogueurs….
Quand on vous dit que le retard n’est pas bien !
Dès que je pose mes fesses, Tony Mefe entame avec une des raisons pour laquelle je suis là ! Contrairement à beaucoup d’artistes qui se lancent sans véritable vision à long terme de leur art, « il est important de savoir qu’une carrière artistique se construit et le manager travaille justement au développement de celle-ci !!! «
Il ( le manager) doit rendre rentable son projet ( l’artiste) mais pour cela l’artiste devra déjà exister par lui-même !
Blick posera le problème du moment où devrait intervenir le manager dans la carrière de l’artiste. Il en ressort que « pour manager un artiste, il faut déjà connaître les attentes de l’artiste, sa vision et c’est sur cette base que ce dernier va peaufiner une vraie stratégie d’accompagnement de l’artiste. »
Si beaucoup d’artistes décident de prendre leurs frères ou leurs amis comme manager, n’oublions pas que le travail ne s’arrête pas à passer sur les chaînes télés à côté de l’artiste, ou encore à vouloir à tout prix faire de l’ombre à l’artiste. Le manager doit avoir un job description bien établi ! Un contrat avec son artiste également. Liliane de Massok ma grande sœur 🙂 à moi à relever « le fait que justement le management c’est un boulot ! Ce ne sont pas les émotions !« On sait tous comment la séparation est souvent brutale surtout quand le manager pense que l’artiste lui est redevable, car il a travaillé à « polir » l’image de ce dernier !
Un artiste devrait véritablement avoir un projet a souligné Anicet Nemani. Un projet auquel il tient, un projet de vie et tout mettre en moyen pour réaliser cela. D’où l’importance de capitaliser toutes les opportunités qui s’offre. Si Blick Bassy insiste sur le fait que « le manager doit se cultiver« , c’est pour ne pas tomber dans le piège de la facilité et la duperie ! L’exemple par exemple du visa pour les USA a été mentionné ! Faut savoir quel visa exiger pour son artiste.
Le manager devra également avoir un regard sur l’image de l’artiste. Quel message veut-on véhiculer à travers son image. Patricia Boowen AKA Panie, manager de Krotal par exemple, ne cautionnera jamais « une artiste qui vient se produire avec du vernis écaillé sur les doigts » Rire. Si l’artiste en lui-même ne soigne pas son image, ne l’entretien pas, ce sera difficile de véritable vendre son projet.
Notons également que la problématique des finances reste actuelle et factuelle. Panie déclare clairement que « en terme de développement de carrière tout n’est pas que financier. On doit pouvoir faire des choix, investir pour un projet X sachant qu’on pourra se faire des entrées sur un projet Y ».
EH oui ! Mais combien sont prêt à investir pour récolter à long terme ? Payer des billets d’avion pour aller dans les salons, festivals juste pour faire des rencontres CONSTRUCTIVES ? Postuler pour des scènes qui demandent de prendre en charge le transport soi-même ? Il faut parfois oser ! Dans le monde de la création artistique, c’est toujours bénéfiques, car on ne sait jamais qui nous regarde, qui suit notre carrière et jusqu’où une scène où l’on a joué peut nous être bénéfique plusieurs années plus tard.
Blick a souligné que pour le WOMEX en 2015 par exemple, il a pris sur lui de postuler ( tout se fait en ligne , tu paies pour t’inscrire et on exige que tu paies ton transport si tu es retenu. Le festival t’offre la scène et tout ce qui va avec comme technicien uniquement) Il aurait pu se dire non, c’est trop cher, mais il a OSE!
Aujourd’hui il ne regrette pas cette investissement car cette scène lui a ouvert des portes pour une tournée qu’il n’oubliera pas d’aussitôt plus de 3 ans après ! Alors mes amis artistes….Pensez à investir pour des scènes qui vous offrent de la visibilité.
Au-delà du management, on a parlé de l’édition….Et là ! Quelque chose s’est produit dans mon cerveau……chuuut ! Notez juste! Je vous reviendrai avec pleins de projets dessus!
Droits d’auteurs et voisins
Parfois, je me demande si nos artistes comprennent bien la notion des droits d’auteurs et des droits voisins. En fait, moi-même, je suis encore à l’école de ça ! Au moins je sais qu’il est important de s’inscrire dans une société de gestion collective des droits d’auteurs ! Saviez-vous que si les Zangualewa étaient inscrits avec le fameux tube « waka waka » c’est que Shakira aurait reversé des tonnes et des tonnes de millions de francs ? Seulement, Blick nous explique que quand elle rentre chez elle en Colombie avant la coupe du monde-là, cette chanson est tellement joué là-bas ainsi que plusieurs autres classiques africains. A force d’écouter #WakaWaka, elle se dit que c’est sûrement une chanson de leur patrimoine a eux! ……ça peut faire rire pourtant …..triste réalité! Voilà comment elle redonne vit à ce tube! On s’est tous plaint du fait que c’était du plagiat, malheureusement nous n’avions pas pu apporter des preuves palpables pour être payé!
Ces petits plus bon à savoir!
Connaissez-vous la différence entre un contrat de licence et un contrat de distribution ? hahahhahahah google existe hein !
Je vais dire merci à Blick qui nous a savamment expliqué les différents types de licences. J’ai retenu entre autre, que nous pouvons également nous baser sur des agrégateurs tels que #TuneCore qui nous offre une belle plage de visibilité sur le digital.
Être visible sur le digitale, c’est bien, mais ce n’est pas tout. Il faut avoir un projet. C’est effectivement ce qui revenait à chaque fois ! L’artiste devrait se poser les bonnes questions entre autres, pourquoi je fais de la musique ?.
Pour Tony Mefe promoteur de Scène D’ébène, « un artiste doit structurer sa carrière et avoir une vision à long terme sinon on retrouvera uniquement des artistes qui vivent que pour faire le buzz« . Si c’est un élément qui permet de se faire connaître (en bien ou en mal) l’artiste devrait capitaliser cela pour se forger une vraie carrière ! D’où l’importance de l’identité du projet comme souligné par Blick ; « Comment arriver à sortir du lot sur le million de chansons qui sort par jour ? Avoir son propre univers. Marquer les gens par un discours cohérent, un discours que l’on tient partout (ça peut être un combat que l’on mène.) ».
A chaque étape de son projet, l’artiste devra se réinventer. Reste au manager de trouver des facilités pour rendre accessible son artiste. Donnons l’occasion aux artistes de se concentrer sur ce qu’ils savent faire. Même si pour Blick « avoir une belle voix et bien chanter, ce sont deux métiers différents » (On fera le débat de ça une autre fois ! .
Au moins si le manager peut être multitâche et s’occuper de tout ce qui est administratifs, l’artiste, lui ,pourra se concentrer sur ce qu’il sait faire le mieux …..
#Djoss1
A très vite pour la deuxième session!